Jean Hilfiger

Jean HILFIGER :

Né en 1930 à Grésifaing, dans un terreau familial baigné de patriotisme, Jean HILFIGER, jeune garçon de 14 ans, a  courageusement contribué à la libération de la ville de Remiremont.

Il est le benjamin des 4 enfants de Louis HILFIGER, nommé capitaine à l'issue de la guerre 14/18, puis colonel durant la  Seconde Guerre mondiale et de Maria HILFIGER, infirmière volontaire durant la grande guerre et pilier majeur dans  l'organisation du maquis à Saint-Nabord durant l'occupation allemande jusqu'en 45.
 

La ferme de Grésifaing, haut lieu de la résistance à Saint-Nabord

Alors que son mari rejoint les forces alliées en Afrique dès 1940, Maria HILFIGER, seule avec ses enfants, crée une organisation, patronnée par le colonel GRANDVAL, pour aider les prisonniers de guerre à fuir en zone libre.

A partir de 1942, Hitler occupe toute la France et oblige les Français à partir travailler en Allemagne. C'est le début du  STO (Service du travail obligatoire). De nombreux jeunes Français refusent cet effort de guerre allemand et  disparaissent dans le maquis, pour former des groupes de résistants. A Saint-Nabord, une centaine de << Jeunes  Maquisards >> rejoignent le camp de base installé autour de la ferme isolée de Grésifaing et s'enrôlent dans la  résistance Vosgienne à laquelle Maria et ses filles participent activement.

C'est dans ce contexte dangereux empreint d'héroïsme que Jean HILFIGER passe les premières années de son adolescence...

Le jeune garçon guide les alliés vers le passage à gué de Noirgueux
 

En août 44, Français et Américains débarquent dans le sud de la France. HIMMLER rejoint Gérardmer pour organiser la défense du massif Vosgien, dernier rempart naturel avant le Rhin et l'Allemagne, et pour déstabiliser les mouvements de résistance.

A la mi-septembre, alertée par un policier de Remiremont de l'attaque imminente du camp, Maria suit le groupe de résistants évacué en urgence vers le site de la Malpierre, à gauche du Col de Raon. Jean et ses soeurs partis ce jour-là sur Epinal retrouvent une ferme abandonnée, sans aucunes explications. Livrés à eux -mêmes, ils subissent la fouille de la maison par les Allemands venus démanteler le réseau de résistants. Par chance, les soldats repartent bredouille sans représailles à l'encontre des enfants.

Une semaine plus tard, le 20 septembre, les Américains, commandés par le colonel SIMPSON, investissent le secteur, déterminés à libérer Remiremont, carrefour stratégique alors sous l'emprise allemande.

Seul à la ferme, Jean, n'écoutant que son courage et son devoir de patriote, guidera les alliés d'une part jusqu'au lieu-dit du Chêne du Jambon, surplombant la vallée, pour repérer les positions ennemies, puis dans la nuit du 20 au 21 septembre 1944, jusqu'à la ferme de Noirgueux, vers le passage à gué qui permettra aux soldats de la 36ème division d'infanterie du Texas de traverser la Moselle en aval de Remiremont et contourner les défenses allemandes en passant par Saint-Etienne-Les-Remiremont.

Les combats dureront jusqu'au soir du 23 septembre conduisant au repli ennemi et la libération de Remiremont. Jean HILFIGER âgé alors de 14 ans, n'a bien sûr pas pris part aux combats mais il est fier encore aujourd'hui d'avoir contribué, à sa façon, à écrire cette glorieuse page de l'histoire locale.

Notre jeune héros, reprend ses études après la guerre et passe son brevet à Coblence en Allemagne, où la famille a suivi le colonel Louis HILFIGER en poste dans la zone d'occupation française. Son bac en poche, il suit une formation de sous-officier durant son service militaire à Rastatt en Allemagne avant de partir avec le grade de Maréchal des Logis durant 18 mois à Saïgon puis à Phnom Penh en Indochine.

Dissuadé par sa mère d'embrasser une carrière militaire à son retour en France, il s'oriente dans le secteur des travaux publics avec un premier poste basé à Paris. Ses fonctions de conducteur de chantier vont lui permettre de sillonner tout le territoire français avant son retour dans l'Est dans les années 60 pour seconder son père dans les travaux de la ferme. 

Sous l'impulsion d'André Richard, président de l'Office du tourisme de Remiremont, il fonde en 1991, l'association des Amis de la 36ème DIUS pour perpétuer le lien tissé avec les soldats américains. Il occupera la présidence jusqu'en 2020, avant de passer le flambeau à sa petite fille Lydie POIROT, nouvelle ambassadrice de cet épisode de notre histoire pour de longues années encore...

    

Reconstitution de la traversée de la Moselle à Noirgueux : Cérémonie du 75 ème anniversaire de la libération de Remiremont en septembre 2019